Friendship is priceless

Hommage aux frères Laporta

La jeune trentaine, je vaque tout doucement à mes occupations à la maison, un air de bossa-nova en toile de fond. C’est la veille de la Saint-Valentin. Je suis célibataire. Le téléphone sonne. Au bout du fil, Philippe Laporta, un ami d’enfance. Nos maisons respectives au nord de Montréal à Cartierville étaient quasiment dos à dos. Sa mère, Lina, et ma mère, éprouvaient beaucoup d’affection l’une pour l’autre. Elles avaient en commun une joie de vivre et une créativité sans bornes.

« Bonjour ! Comment vas-tu, Marie », me lance-t-il, joyeusement. Quelle joie d’entendre sa voix ! Les Laporta ont toujours eu une place toute chaude dans mon cœur, en partie par symbiose à l’amitié qui unissait nos mères respectives, mais aussi en raison de leur grande délicatesse et gentillesse qui m’ont toujours beaucoup touchées. Lina est une belle rouquine, toute féline, encore aujourd’hui, une artiste-peintre qui s’est dédiée tout autant à son art qu’à sa famille, très loin du stéréotype de la mamma italienne plantureuse.

Philippe avait une proposition à me faire. Son frère cadet, Marc, et lui, tous deux également célibataires à l’époque, souhaitaient m’inviter à un concert de musique classique à l’église Saint-Jean-Baptiste, rue Rachel, à Montréal, le lendemain soir, soir de la Saint-Valentin. Mon cœur flanche, bondit de joie. J’accepte avec le plus grand plaisir, mais j’ajoute une condition : d’avoir le plaisir de leur compagnie avant le concert pour une bouchée chez moi. Il accepte.

Je leur ai préparé deux de mes plats préférés : un rôti d’échine de porc en croûte à l’ail et au romarin et un fettucine al limone. Rien d’autre. À leur arrivée, je leur tends un bon verre de vin rouge et, tout naturellement, nous gravitons vers la cuisine, là d’où émane l’odeur ensorcelante du rôti de porc. Il se tenait, là, au beau milieu de mon bloc de boucher, bien dodu, tout croustillant, le couteau à dépecer à ses côtés, comme pour dire, servez-vous ! Bientôt, je ne sais trop qui parmi nous le premier a commencé à le charcuter, le pauvre, comme ça, « dret là », debout, bouchée après bouchée, entre deux gorgées de vin. J’étais au septième ciel en si bonne compagnie. Nos souvenirs d’enfance s’entremêlaient aux anecdotes de vie plus récentes. Même Évita la Gracieuse, ma chatte, était sous le charme de ces deux hommes d’exception habités par l’amour.

Bientôt, le rôti de porc n’était plus que l’ombre de lui-même et je les priais de prendre place à table pour se délecter de ce que savais allait leur plaire, le fettucine al limone, ce plat soleil que j’aime en tout temps, mais tout particulièrement dans le creux de l’hiver. C’est à regret que nous avons dû précipiter notre départ pour nous rendre à l’heure au concert, un concert qui, lui aussi, s’est avéré mémorable.

Ce soir-là, assise dans la troisième rangée de l’église Saint-Jean-Baptiste entre les frères Laporta, entre Marc et Philippe, je vivais un moment privilégié que toute ma vie j’ai chéri.

La recette du fettucine al limone figure ailleurs sur mon blogue :
https://mariefabiola.wordpress.com/2016/05/01/fettucini-al-limone/

 

Rôti d’échine de porc en croûte à l’ail et au romarin

  • 1 rôti d’échine de porc avec os de 1,3 à 1,5 kg (2,5 à 3 lb)
  • 30 ml (2 c. à soupe) de beurre doux
  • 30 ml (2 c. à soupe) de moutarde forte, style Maille
  • 250 ml (1/2 tasse) de romarin finement émincé
  • 250 ml (1/2 tasse) de ciboulette et de persil finement émincés
  • 5 gousses d’ail, hachées finement
  • 15 ml (1 c. à soupe) de poivre en grains, fraîchement moulu
  • 30 ml (2 c. à soupe) de sel de mer, fraîchement moulu

Préchauffer le four à 230°C (450°F).

Sortir le rôti de côtes de porc du frigo une heure avant le début de cuisson, car, comme pour toute viande, il doit être à température ambiante. Le déposer sur une grille dans un plat allant au four.

Dans un bol, mélanger les fines herbes, l’ail et le poivre. Réserver. Vous ajouterez le sel de mer à la mi-cuisson de sorte à minimiser la perte de jus de la viande.

Bien enduire le rôti de porc de beurre doux, puis de moutarde forte, style Maille. Puis, saupoudrer le rôti du mélange de fines herbes et bien presser avec vos mains pour bien enrober toute la viande.

Saisir la viande au four 15 minutes à 230°C (450°F), puis réduire la température du four à 180 C (350°F) et poursuivre la cuisson environ 25 minutes pour une viande rosée. La température interne idéale du porc est de 70 C (160°F). Comme la température continue de monter pendant que la viande repose, il faut retirer le rôti de côtes de porc lorsque la température est inférieure de 3 ou 4 degrés. Retirer le rôti du plat de cuisson. Le couvrir de papier d’aluminium. Laisser reposer 15 à 20 minutes avant de servir.

Bon appétit !

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